Naoshima mai 2017
textes : Simon Doury et Kamila Mikos
La main s'enroule contre le vent, le courant.
Elle suit les lignes du regard, celles du point de vue de l'artiste
et celles aussi proposées par la surface balottée, chahutée.
Le vent dans les feuilles c'est aussi le vent dans la feuille.
La main est elle aussi prise dans l'arbre soufflé devant.
Le regard lui, perce la feuille.
Il veut sauver l'énergie du flux éphémère pour le fixer à l'encre
dans le geste.
Le corps l’emporte sur l’œil.
Le point du regardant est différent, il observe face à l'écran,
dans l'environnement neutre à l'abri des courants.
Il voit de côté,
celui de la caméra saisissant l'action sur la troisième face
d'une pyramide qui regarde au devant les lignes.
Cette pyramide ondule, résiste, se pli sans rompre comme ces lignes
qui toujours tracent le paysage sans fin.
Receptacle des forces vives qui s’entrecroisent.
Visible Invisible
suivant l’inclinaison du vent,
des rayons de lumière,
la surface transparente disparait pour faire apparaitre.
Interface sensible, elle révèle les mouvements circulaires.
Ceux du vent, des végétaux et du geste.
Parfois contraires.
La lumiere effleure, colore par touches irradiées.
Les paysages modèles sont inaccessibles,
trop loin, trop haut ou séparés de l'artiste par l'eau.
L'oeil et la main font l'effort de les atteindre
sans se superposer à eux.
Elevées à distance de l'Objet, relevées sur le paysage
Ce sont des lignes de vie prélevées dans l'instant.
Sur le transparent reste aussi
le vide tissé dans le creux des signes.
Celui du souvenir impossible,
celui de l'incapacité à tout saisir.
Naoshima mai 2017
textes : Simon Doury et Kamila Mikos
la mécanique ondulatoire
poursuit son mouvement effrenée
sa fuite en avant
la main se laisse porter,
marche sur l’eau
et tente de capter l’insaisissable
Naoshima mai 2017
textes : Simon Doury et Kamila Mikos